La baisse du désir sexuel, ou « hypoactivité sexuelle », est une expérience fréquente, souvent tue par pudeur, qui touche aussi bien les femmes que les hommes, à tous les âges de la vie. Pourtant, loin d’être une fatalité, elle peut être comprise, expliquée et surmontée grâce à une approche globale, humaine et personnalisée.
Le désir sexuel : une dynamique en perpétuelle évolution
Le désir n’est jamais figé : il évolue naturellement au fil du temps, des événements de vie et des contextes relationnels. Il peut être influencé par :
- L’état de santé général (maladies chroniques, douleurs, troubles hormonaux)
- L’équilibre émotionnel (stress, anxiété, dépression, charge mentale)
- La qualité de la relation (communication, conflits, routine, confiance)
- Les facteurs de vie (fatigue, parentalité, changements professionnels)
- Les traitements médicaux (certains antidépresseurs, antihypertenseurs, etc.)
- Les antécédents et le vécu personnel : traumatismes, abus, expériences sexuelles positives ou négatives, histoire familiale, croyances et valeurs autour de la sexualité.
- Le développement psycho-sexuel : construction de l’identité sexuelle, socialisation, éducation à la sexualité, premières expériences affectives et sexuelles.
- L’image corporelle et l’estime de soi : perception de son corps, confiance en soi, rapport à la nudité et à l’intimité.
- Les attentes, croyances et normes culturelles : influence de la société, des médias, des représentations collectives sur la sexualité et le désir.
Chez les femmes, la ménopause, le post-partum ou certaines pathologies comme l’endométriose ou le syndrome des ovaires polykystiques peuvent avoir un impact significatif sur le désir sexuel. La ménopause s’accompagne principalement d’une chute des œstrogènes et de la progestérone, ce qui peut entraîner une sécheresse vaginale, des douleurs lors des rapports et une diminution du plaisir, mais les taux d’androgènes diminuent quant à eux plus lentement, indépendamment de la ménopause. Des situations particulières, telles qu’une ovariectomie ou certains traitements médicaux, peuvent toutefois provoquer une baisse marquée des androgènes.
Chez les hommes, l’avancée en âge, les troubles métaboliques ou vasculaires, ainsi que certaines variations hormonales (notamment une diminution progressive de la testostérone) sont à prendre en compte dans l’évaluation d’une baisse de libido.
Dans tous les cas, les déséquilibres hormonaux, qu’ils concernent les hormones sexuelles féminines ou masculines, doivent être envisagés parmi d’autres facteurs médicaux, psychologiques et relationnels dans l’exploration d’une baisse du désir sexuel.
Quand s’inquiéter ?
Un désir sexuel fluctuant est normal. Mais une baisse persistante, source de souffrance ou de tension dans le couple, mérite d’être entendue et prise en charge. La première étape consiste à oser en parler, sans honte ni tabou.
Explorer les causes : une approche médicale structurée
Identifier l’origine du trouble est essentiel pour proposer une solution adaptée.
- Bilan médical : recherche de causes organiques (bilan hormonal, pathologies associées, effets secondaires de traitements)
- Évaluation psychologique : exploration du vécu émotionnel, de l’estime de soi, des éventuelles expériences traumatiques ou de la présence d’un trouble anxieux ou dépressif
- Analyse relationnelle : qualité de la communication, attentes, histoire du couple, éventuelle routine ou conflits
Les solutions existent : raviver la flamme, étape par étape
- Prendre soin de soi
- Revoir son hygiène de vie : activité physique régulière, alimentation équilibrée, gestion du stress, qualité du sommeil
- Prendre du temps pour soi et pour le couple, renouer avec le plaisir sous toutes ses formes
- Consulter un professionnel
- Sexologue ou médecin : pour un bilan global, un diagnostic précis, et l’exploration des pistes thérapeutiques (médicamenteuses ou non)
- Thérapie de couple : pour restaurer le dialogue, dépasser les blocages, retrouver une complicité érotique
- Soutien psychologique individuel : pour travailler sur l’estime de soi, la gestion des émotions ou les éventuels traumatismes
- Approches médicales et thérapeutiques
- Traitements hormonaux adaptés dans certains cas (testostérone, DHEA, selon indication et surveillance médicale)
- Accompagnement sexothérapeutique : exercices de redécouverte sensorielle, techniques de pleine conscience, travail sur le désir et l’imaginaire
- Conseils personnalisés pour réinventer la sexualité du couple, sortir de la routine, explorer de nouvelles formes d’intimité
Ce qu’il faut retenir
- La baisse du désir sexuel est fréquente et multifactorielle : elle n’est ni une honte, ni une fatalité.
- En parler avec un professionnel formé, c’est déjà faire le premier pas vers une sexualité retrouvée, vivante et épanouie.
- Les solutions existent, à condition de respecter le rythme, l’histoire et les besoins de chacun·e.
Votre désir mérite d’être entendu. Osez en parler, osez vous réinventer.
Pour aller plus loin, n’hésitez pas à consulter un médecin sexologue ou à engager le dialogue avec votre partenaire. La sexualité, comme toute dimension de la santé, se cultive et s’accompagne.
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